Journée Portes Ouvertes spéciale cordée mercredi 27 janvier 2021: voir le diaporama
Accueil à 9h en salle Clermont puis visite de l’établissement
Dix collèges partenaires en Ile-de-France
Accueil des élèves de la nouvelle cordée le 13 juin 2018
Rencontre début mai avec les équipes pour présentation d’élèves intéressés par le lycée. 20 futurs élèves sont recrutés pour entrer en 2nde. Réunion bilan à l’issue du 1er trimestre. Expédition des résultats après chaque conseil de classe.
Les élèves de la cordée lycée 2018/2019
Sortie à l’opéra Garnier en décembre 2018
Sous l’égide de M. Jean-Pierre Bellier, inspecteur Général E.V.S. (Établissement et Vie Scolaire), Mme Rebecca Jourdain de la CGET (Commissariat Général à l’Égalité des Territoires) et de M. Hervé Riou, directeur de cabinet de la vice-présidence de la région, les élèves des deux cordées se sont retrouvés dans la salle Clermont.
Ils nous ont offert des témoignages de leur nouvelle vie à Janson : accueil, rencontres avec leurs camarades, leurs professeurs, adaptation, transport, nouvelles vies, nouvelles émotions. Mais aussi, des mots symboliques de l’esprit cordée”, comme partage, solidarité, échanges, amitié, entraide, mérite, ambition, réussite, et bien d’autres encore.
Des membres de la communauté Jansonienne, des représentants des établissements partenaires ont pu assister à cette présentation mais également d’anciens élèves du dispositif cordée, venus apporter leur enthousiasme en cette fin de journée, en décrivant leur parcours de réussite.
Merwann Zaaf, étudiant en classe préparatoire et “slameur” remarquable a introduit ce moment accompagné au piano par Cindy Feng.
Texte Merwann ZAAF
Je suis né à Drancy, j’ai vécu à Saint-Denis.
Quand je suis monté sur scène, le premier rand a sourit.
Les sermons c’est pas très esprits cordées,
Désolé j’ai une fâcheuse tendance à oublier,
On me l’avait dit j’avais 5 ans, on m’a dit que dans les études j’aurai du mal.
C’est l’histoire d’un mauvais poète de qui vient de Floréal
Depuis j’ai grandit, je me suis assis et écouter les grands avec attention.
Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs je vous rends ma dissertation
Banlieue : loin de tout et près de rien, sur le banc de la loi seigneuriale
Là où les gens sont engloutis, happé par le centre-ville hydrocéphale.
Rêver de la ville mais détester y bosser
Préférer tenir les murs avec les gens du quartier
Si pour certains le temps c’est de l’argent,
Pour eux le temps est long alors on attend.
L’enfance, c’est la pureté.
La page blanche immaculée,
L’école c’’est cette encre teintée de gris,
Et doucement l’histoire s’écrit.
Là-bas on leur apprend à être poli mais aussi que la rue c’est malsain,
Que parfois les grands font n’importe quoi et qu’on les enferment pour leur bien.
Le soir ils rejoignent leur famille, leur tout leur pilier,
une chaise vide, celle d’un disparu d’un parti ou d’un bosseur acharné.
L’enfant coude sur la table a plus qu’entendu, il a comprit
Il a comprit que son avenir aura bien un prix
Le nez dans les livres, pour lui les sages sont des fous
Tout ce qu’il veut c’est s’enfuir en casse cou sur un 2 roues
C’est sa manière de vivre, de détester les gens avec ceux qu’il aime
Le tout à 100%, sans couleur, sans croyance, il jure par le sang et sans aucune peine
Il est libre mais se tait quand les vendeurs de rêves cauchemars le regarde amusé
Eux se trouve des excuses après tout si ça fait de l’argent c’est un vrai métier,
Jusqu’au jour où le jeune libre comprend que leur saloperies ne tue pas que les consommateurs.
Il réalise qu’apprendre c’est s’élever, le seul vrai moyen d’avoir son heure
Les vieilles aux balcons nourrissent leur pigeons en radotant
« ce quartier n’est pas une prison, prend tes pieds, et va-t-en »
Il va et la mélodie est des plus belles
Par cliché il est criminel d’excès de zèle,
Et si Martin Luther a fait un rêve, lui il en avait pleins les yeux
Il avance à contre courant, il lutte chaque jour et clame aussi fort qu’il le peut
« Je suis un privilégié, un chanceux bien entouré,
On m’a mit sur ma route des obstacles sur lesquelles je me suis appuyé.
Je veux côtoyer cette France élites qui pense avoir tout vu
Leur transmettre un message qu’il pourront pas laisser en «lu »
Je veux être le Big Bang de ma génération
Être la personne de la situation
Et si l’ascenseur vers la réussite est bloqué
Arrivé en haut je serais le premier à vous lancer une cordée. »
Visite des étoiles du Rex et du musée Grévin le 13 décembre 2017
Séjour linguistique à Holborn (Londres) du 22 au 28 octobre 2017
Les poursuites d’études sont essentiellement scientifiques via les classes préparatoires et l’université.
Le lycée Janson de Sailly conseille et accompagne les lycéens qui rencontreraient des difficultés matérielles notamment financières.
Ils peuvent aussi être pris en charge par la fondation “un avenir ensemble” ou l’institut Télémaque.
Témoignages d’élèves:
“J’étudie actuellement en seconde au lycée Janson de Sailly. L’année dernière, je me trouvais dans un collège de banlieue. J’ai pu entendre parler du programme cordée de la réussite grâce à mes professeurs et au principal. J’ai voulu tenter ma chance et j’ai finalement eu ma place. J’ai eu ce que je cherchais : de l’objectif, du défi. Je ne suis pas déçu d’être à Janson mais plutôt fier. Par ailleurs, je consolide mon projet personnel grâce à l’aide des professeurs et leur soutien. Je tiens à rajouter que l’on se sent comme un élève quelconque, et que l’on est pas vraiment traité différemment parce que l’on vient de “banlieue”.
Ajith
“La rentrée a été bouleversante pour moi. D’une part, l’établissement où j’allais être amenée à me rendre tous les matins. D’autre part, le changement en tout genre : la mentalité, l’ambiance de classe… Ici, tout est tellement calme et tranquille, même en classe que ça en est déconcertant. En cours, personne ne parle. Aucun bazar. Tout le monde travail. Bien qu’on soit 34 élèves, j’ai comme l’impression qu’on est 25 élèves. En comparaison à l’année dernière, ça n’a strictement rien à avoir : les élèves insolents, insultant les profs, les agressant, dansant sur les tables en cours, s’auto-excluant ont totalement disparu. A 25 élèves, on faisait plus de bruit qu’une classe à 40 élèves. Constamment, mon esprit me tourmente de questions :
« Mais pourquoi ? Comment font-ils pour être aussi attentifs, sages ? Même pas une seule altercation, un haussement de ton ! »
Aussi, il y a l’écart du niveau qui est…Il n’y a pas de mots. C’est comme rouler avec une Autolib’ et du jour au lendemain rouler en Porsche, Lamborghini ou tout autre voiture que vous connaissez. Je ne suis pas professionnel en la matière. En ajoutant à cela la quantité de travail qui est colossale.
J’ai tout de même été agréablement surprise par l’état d’esprit des personnes. Il ne correspond pas du tout au stéréotype de « snob ». Les élèves sont ouverts d’esprit et ne rejettent pas les autres. Ils se mélangent facilement et acceptent totalement la différence, ne portent aucun jugement et font abstraction de tout ce qui est matériel. Chacun fait découvrir à l’autre des choses qu’il ne connait pas.
Au final, je n’en tire que du bien de vivre ses deux écarts. Alors, oui ça a été et c’est toujours difficile et mon ambiance de l’année dernière me manque mais je ne regrette pas d’être à Janson car je construis mon avenir avec toutes les chances de mon coté et dans de bonnes conditions”.
Ladouce