Un nouveau mode de recrutement a été mis en place en 2020/2021 et semble avoir porté ses fruits : plus de 30 candidatures ont déjà reçu un avis favorable pour l’année 2021/2022. Jusqu’à présent, le recrutement s’effectuait principalement sur la base de dossiers soumis par les enseignants de l’établissement d’origine des élèves ; désormais, les référents de la Cordée (CPE et Proviseur adjoint CPGE) font le tour des établissements scolaires pour présenter le dispositif aux futurs étudiants.
Les étudiants admis dans le programme bénéficient de trois jours d’intégration avant la rentrée, comprenant notamment des visites historiques et culturelles du quartier. Ils peuvent également recevoir des fournitures et équipements adaptés à leur épanouissement scolaire. En fin d’année, un voyage en Angleterre leur permet de perfectionner leur anglais.
Depuis 2019, des stagiaires polytechniciens proposent du soutien scolaire aux étudiants de la Cordée en CPGE scientifiques, et du tutorat à des lycéens manifestant un goût certain pour les matières scientifiques. Nous espérons pouvoir déployer un dispositf similaire aux CPGE littéraires.
Académie de Versailles
Académie de Créteil
En direction de nos lycées partenaires
Sous l’égide de M. Jean-Pierre Bellier, inspecteur Général E.V.S. (Établissement et Vie Scolaire), Mme Rebecca Jourdain de la CGET (Commissariat Général à l’Égalité des Territoires) et de M. Hervé Riou, directeur de cabinet de la vice-présidence de la région, les élèves des deux cordées se sont retrouvés dans la salle Clermont.
Ils nous ont offert des témoignages de leur nouvelle vie à Janson : accueil, rencontres avec leurs camarades, leurs professeurs, adaptation, transport, nouvelles vies, nouvelles émotions. Mais aussi, des mots symboliques de l’esprit cordée », comme partage, solidarité, échanges, amitié, entraide, mérite, ambition, réussite, et bien d’autres encore.
Des membres de la communauté Jansonienne, des représentants des établissements partenaires ont pu assister à cette présentation mais également d’anciens élèves du dispositif cordée, venus apporter leur enthousiasme en cette fin de journée, en décrivant leur parcours de réussite.
Merwann Zaaf, étudiant en classe préparatoire et « slameur » remarquable a introduit ce moment accompagné au piano par Cindy Feng.
Texte Merwann ZAAF Cordée de la réussite
Je suis né à Drancy, j’ai vécu à Saint-Denis.
Quand je suis monté sur scène, le premier rang a souri.
Les sermons c’est pas très esprit cordée,
Désolé j’ai une fâcheuse tendance à oublier,
On me l’avait dit j’avais 5 ans, on m’a dit que dans les études j’aurais du mal.
C’est l’histoire d’un mauvais poète qui vient de Floréal
Depuis j’ai grandi, je me suis assis et écouté les grands avec attention.
Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs je vous rends ma dissertation
Banlieue : loin de tout et près de rien, sur le banc de la loi seigneuriale
Là où les gens sont engloutis, happés par le centre-ville hydrocéphale.
Rêver de la ville mais détester y bosser
Préférer tenir les murs avec les gens du quartier
Si pour certains le temps c’est de l’argent,
Pour eux le temps est long alors on attend.
L’enfance, c’est la pureté.
La page blanche immaculée,
L’école c’est cette encre teintée de gris,
Et doucement l’histoire s’écrit.
Là-bas on leur apprend à être poli mais aussi que la rue c’est malsain,
Que parfois les grands font n’importe quoi et qu’on les enferme pour leur bien.
Le soir ils rejoignent leur famille, leur tout leur pilier,
une chaise vide, celle d’un disparu d’un parti ou d’un bosseur acharné.
L’enfant coude sur la table a plus qu’entendu, il a compris
Il a compris que son avenir aura bien un prix
Le nez dans les livres, pour lui les sages sont des fous
Tout ce qu’il veut c’est s’enfuir en casse cou sur un 2 roues
C’est sa manière de vivre, de détester les gens avec ceux qu’il aime
Le tout à 100%, sans couleur, sans croyance, il jure par le sang et sans aucune peine
Il est libre mais se tait quand les vendeurs de rêves cauchemars le regardent amusés
Eux se trouvent des excuses après tout si ça fait de l’argent c’est un vrai métier,
Jusqu’au jour où le jeune libre comprend que leur saloperies ne tue pas que les consommateurs.
Il réalise qu’apprendre c’est s’élever, le seul vrai moyen d’avoir son heure
Les vieilles aux balcons nourrissent leur pigeons en radotant
« ce quartier n’est pas une prison, prend tes pieds, et va-t-en »
Il va et la mélodie est des plus belles
Par cliché il est criminel d’excès de zèle,
Et si Martin Luther a fait un rêve, lui il en avait plein les yeux
Il avance à contre courant, il lutte chaque jour et clame aussi fort qu’il le peut
« Je suis un privilégié, un chanceux bien entouré,
On m’a mis sur ma route des obstacles sur lesquels je me suis appuyé.
Je veux côtoyer cette France des élites qui pensent avoir tout vu
Leur transmettre un message qu’ils pourront pas laisser en «lu »
Je veux être le Big Bang de ma génération
Être la personne de la situation
Et si l’ascenseur vers la réussite est bloqué
Arrivé en haut je serai le premier à vous lancer une cordée.