Soirée Cordées de la réussite lundi 22 janvier 2018

22 janvier 2018
CDI

Dans le cadre de la semaine des Cordées de la réussite, une soirée a été organisée au lycée Janson de Sailly, réunissant les élèves de la cordée lycée et les étudiants de  CPGE de cordée Nouvel Elan.

Sous l’égide de M. Jean-Pierre Bellier, Inspecteur Général E.V.S. (Établissement et Vie Scolaire), Mme Rebecca Jourdain de la CGET (Commissariat Général à l’Égalité des Territoires) et de M. Hervé Riou, directeur de cabinet de la vice-présidence de la région, les élèves des deux cordées se sont retrouvés dans la salle Clermont.

Ils nous ont offert des témoignages de leur nouvelle vie à Janson : accueil, rencontres avec leurs camarades, leurs professeurs, adaptation, transport, nouvelles vies, nouvelles émotions. Mais aussi, des mots symboliques de l’esprit cordée », comme partage, solidarité, échanges, amitié, entraide, mérite, ambition, réussite, et bien d’autres encore.

Des membres de la communauté Jansonienne, des représentants des établissements partenaires ont pu assister à cette présentation mais également d’anciens élèves du dispositif cordée,   venus apporter leur enthousiasme en  cette fin de journée, en décrivant leur parcours de réussite.

 

Merwann Zaaf, étudiant en classe préparatoire et « slameur » remarquable a introduit ce moment accompagné au piano par Cindy Feng.
Texte Merwann ZAAF     Cordée de la réussite                             

 

Je suis né à Drancy, j’ai vécu à Saint-Denis.

Quand je suis monté sur scène, le premier rand a sourit.

Les sermons c’est pas très esprits cordées,

Désolé j’ai une fâcheuse tendance à oublier,

On me l’avait dit j’avais 5 ans, on m’a dit que dans les études j’aurai du mal.

C’est l’histoire d’un mauvais poète de qui vient de Floréal

Depuis j’ai grandit, je me suis assis et écouter les grands avec attention.

Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs je vous rends ma dissertation 

Banlieue : loin de tout et près de rien, sur le banc de la loi seigneuriale

Là où les gens sont engloutis, happé par le centre-ville hydrocéphale.

Rêver de la ville mais détester y bosser

Préférer tenir les murs avec les gens du quartier

Si pour certains le temps c’est de l’argent, 

Pour eux le temps est long alors on attend.

 

L’enfance, c’est la pureté.

La page blanche immaculée,

L’école c’’est cette encre teintée de gris,

Et doucement l’histoire s’écrit.

Là-bas on leur apprend à être poli mais aussi que la rue c’est malsain,

Que parfois les grands font n’importe quoi et qu’on les enferment pour leur bien.

Le soir ils rejoignent leur famille, leur tout leur pilier, 

une chaise vide, celle d’un disparu d’un parti ou d’un bosseur acharné.

L’enfant coude sur la table a plus qu’entendu, il a comprit

Il a comprit que son avenir aura bien un prix

Le nez dans les livres, pour lui les sages sont des fous

Tout ce qu’il veut c’est s’enfuir en casse cou sur un 2 roues

C’est sa manière de vivre, de détester les gens avec ceux qu’il aime

Le tout à 100%, sans couleur, sans croyance, il jure par le sang et sans aucune peine

 

Il est libre mais se tait quand les vendeurs de rêves cauchemars le regarde amusé

Eux se trouve des excuses après tout si ça fait de l’argent c’est un vrai métier,

Jusqu’au jour où le jeune libre comprend que leur saloperies ne tue pas que les consommateurs.

Il réalise qu’apprendre c’est s’élever, le seul vrai moyen d’avoir son heure

Les vieilles aux balcons nourrissent leur pigeons en radotant 
«  ce quartier n’est pas une prison, prend tes pieds, et va-t-en »

 

Il va et la mélodie est des plus belles

Par cliché il est criminel d’excès de zèle,

Et si Martin Luther a fait un rêve, lui  il en avait pleins les yeux

Il avance à contre courant, il lutte chaque jour et clame aussi fort qu’il le peut 

« Je suis un privilégié, un chanceux bien entouré, 

On m’a mit sur ma route des obstacles sur lesquelles je me suis appuyé.

Je veux côtoyer cette France élites qui pense avoir tout vu 

Leur transmettre un message qu’il pourront pas laisser en «lu »

Je veux être le Big Bang de ma génération

Être la personne de la situation

Et si l’ascenseur vers la réussite est bloqué

Arrivé en haut je serais le premier à vous lancer une cordée. »